Photo: Yanick Macdonald
Du 3 au 28 septembre, L’Énéide ouvre la saison 2019 – 2020 du Théâtre de Quat’Sous et empoigne la grande mutation de notre époque : la crise migratoire. Inspiré à la fois par l’épopée latine de Virgile, qui évoque l’odyssée des premiers migrants du monde, et par l’histoire familiale de son grand-père, qui a quitté l’Égypte lors de la Révolution de 1952, l’auteur et metteur en scène Olivier Kemeid nous livre sa version personnelle de la trajectoire de « ceux qui courent pour sauver leur vie ». Car telle est la définition utilisée par les Nations Unies pour qualifier les réfugiés. En 2018, ces hommes, femmes et enfants étaient au nombre de 22 millions, soit la plus grande vague migratoire de notre temps.
L’Énéide décrit les errances et les luttes d’une poignée de réfugiés quittant leur ville en flammes. Elle ne met pas en scène des héros aux destinées tracées par les dieux, mais de simples humains en quête d’une vie meilleure. On y suit le grand voyage d’Énée, interprété par Sasha Samar (Moi, dans les ruines rouges du siècle, Les manchots), qui doit fuir pour survivre. Son père sur les épaules, son enfant dans les bras, Énée errera longtemps sur les mers, à la recherche d’une terre pour son fils.
Depuis sa création en 2007, le texte a été traduit en anglais, en allemand, en hongrois et en italien. Il a été lu et joué à New York, à Berlin, à Rome, à Strasbourg, à Limoges, à Avignon, à Budapest, à Bruxelles, à Abu Dhabi et au Festival de Stratford en 2016. Olivier Kemeid remonte aujourd’hui ce texte criant d’actualité.