AB est un vieil homme handicapé qui vit seul dans un appartement encombré de souvenirs et de déchets. L’échange et le partage ont été au cœur de la vie de ce metteur en scène reconnu et célébré. AB est aujourd’hui réduit à la solitude et au silence, prisonnier de son corps qui ne lui obéit plus, passant ses journées dans un fauteuil roulant face à un ordinateur – son unique fenêtre sur le monde extérieur.
Parents et amis sont invités à assister à la cérémonie débordante du langage, dans une polyphonie tissée de monologues entrecroisés qui se situe à mi-chemin entre le récit, le poème, le roman et le théâtre. Une œuvre folle, démesurée, qui, en racontant la disparition d’un monde, en inaugure un nouveau.
Fortement influencée par les autrices dites « de la colère », l’écriture de Catherine Mavrikakis ne refuse pas pour autant l’humour acerbe, nimbée d’une aura de mélancolie – le signe de toutes celles marquées par l’angoisse existentielle.
Une architecte, une chef de publicité, un vendeur de quincaillerie italienne et un fils de héros de guerre viennent nous livrer leur témoignage à la suite de l’effondrement de leur monde. Ce monde, c’était l’URSS.
Photo: Yanick Macdonald
Photo: Yanick Macdonald