Première neige / First Snow s’appuie sur les similitudes et les divergences interculturelles entre l’Écosse et le Québec. Oscillant entre la fiction des personnages et le réel vécu des interprètes, la pièce dessine un vibrant dialogue sur notre capacité à nous émanciper des idées reçues pour récrire notre rapport à l’histoire et envisager notre volonté ou notre impuissance à atteindre à la souveraineté. Sur son chemin, le texte balaie les questions d’individualités, les agitations de notre monde politique et notre posture face à la domination coloniale ou économique qui prévaut dans nos sociétés.

2014 – Alors que l’Écosse était sous l’égide du référendum sur l’indépendance, des artistes catalans, québécois et écossais sont invités à Glasgow par le National Theatre of Scotland pour partager leurs visions de cet enjeu crucial qu’est l’autodétermination des peuples. De la cohorte initiale, se détache un noyau composé de Linda McLean, Davey Anderson, Philippe Ducros et Patrice Dubois, auquel s’ajoute Isabelle Vincent. Accompagnés d’une équipe de comédiens et de concepteurs provenant des deux côtés de l’océan, ils procèdent à un vaste chantier de recherche historique et sociologique. Pendant quatre ans, ils s’avancent sur le sentier d’une œuvre théâtrale qui aborde la nécessaire question de la souveraineté, qu’elle soit personnelle, sociale ou territoriale.

Isabelle a appelé les siens, fils, filles, amies et frères, disséminés au Québec, en Écosse ou aux États-Unis. Réunis dans la maison matrimoniale, ils vont devoir envisager ensemble le futur. Ils vont devoir s’assoir à la même table et départager ce qu’ils ont été de ce qu’ils veulent devenir. Héritiers de valeurs communes, ils sont pourtant souvent étrangers les uns aux autres. Un corbeau plane de toute évidence au-dessus de leurs têtes. Et sur leurs esprits, apparaît l’ombre de sa griffe. Le temps est incertain. Tout est en place pour une réunion de famille emblématique. Épique, trouble, maudite et malgré tout, féconde.