Photo: Yanick Macdonald
Une coproduction du Théâtre de Quat’Sous et du Carrousel, compagnie de théâtre
À l’aube de son quarantième anniversaire, la compagnie Le Carrousel s’allie au Théâtre de Quat’Sous dans un appel à la réflexion sur notre société de consommation et ses conséquences troublantes. Un cri d’alarme qui résonne jusqu’aux confins du désert mexicain.
Un téléphone portable. Un grille-pain. Un ordinateur. Tant d’objets du quotidien qui ne révèlent que le silence d’une confortable routine. Un mutisme qui cache à l’intérieur tout un vacarme. Celui des maquiladoras, usines du Sud qui fonctionnent nuit et jour, machines qui frappent sans cesse. Femmes anonymes, abusées, martelées, anéanties.
Juárez est une ville du Mexique, bastion des cartels de la drogue et l’un des points frontaliers les plus traversés de la planète. Aux limites du désert, les maquiladoras ont envahi le paysage. Ces usines d’assemblage, propriétés de grandes compagnies internationales, n’engagent pratiquement que des femmes. En 1993, à Juárez on retrouve le corps d’une jeune fille à moitié enfoui dans le sable. Morte, violée, étranglée. Depuis, tous les jours, toutes les semaines on retrouve d’autres corps, plus de 400 en dix ans, dans une impunité totale.
Soutenu par la comédienne Linda Laplante, ce poème tragique de l’auteure Suzanne Lebeau, mis en scène par Gervais Gaudreault, porte à notre conscience le sort de ces femmes oubliées. Une œuvre bouleversante qui interroge notre monde, laissant à chacun le soin de déterminer qui est le véritable coupable de cette machination perverse.