Pour la toute première fois dans la salle de répétition du Quat’Sous, les spectateurs assisteront à une audition fictive pour Richard III de Shakespeare. Cette nouvelle proposition, orchestrée par Angela Konrad qui nous avait étonné à l’Usine C en 2013 dans le très acclamé Variations pour une déchéance annoncée, cherche à mettre en évidence les rouages du fonctionnement politique et érotique du pouvoir au théâtre.

Au cœur de ce projet singulier s’active une metteure en scène dont les névroses ne cessent de s’accentuer au fil de la création, finissant par égaler celles du personnage de la pièce, le tyrannique Richard III. Assoiffée de pouvoir et investie d’un égo surdimensionné, elle constitue l’obstacle majeur à sa propre création : le départ définitif de son assistante masochiste et la nouvelle de coupes budgétaires draconiennes l’achèveront sur le champ de bataille de sa création. Il ne lui restera alors que Shakespeare. 

Évidemment, le spectacle, emporté par les névroses et la crise financière, n’aura pas lieu et devra s’inscrire tragiquement sur la longue liste des spectacles annulés. On fabriquera alors du théâtre avec ce qu’on ne voit jamais.