Photo: Yanick Macdonald
Une coproduction du Théâtre de Quat’Sous et de UBU compagnie de création
La pièce a été reprise au Centre national des Arts (Ottawa) du 17 au 20 octobre 2018, et au Théâtre de Quat’Sous du 29 novembre au 7 décembre 2019.
Le Quat’Sous devient la scène de cette rencontre intime entre un acteur et un homme plus grand que nature ; une scène pour jouer l’ultime face à face d’Alexandre avec la mort. Il s’agit aussi de la première rencontre entre Denis Marleau et un texte de l’auteur français Laurent Gaudé.
Un homme est alité, mourant. Il est encore jeune, à peine au début de la trentaine. Il veut être seul et que l’on ferme la porte. Il veut être seul pour recevoir la visite de la mort, être le seul homme à affronter la mort de son vivant et à la regarder en face. Il la connaît déjà au fond, il a vécu avec elle, en concurrence avec elle, lui offrant des milliers d’âmes sur les champs de batailles, dans les ruines des villes assiégées. Il veut lui raconter tout cela, lui dire qu’Alexandre le Grand n’est pas encore vaincu.
Il s’extirpe des draps de son lit pour dévoiler les pans de sa mémoire encore bruissante de souvenirs et de sensations. Mais la lumière éblouissante de sa chevauchée infinie et toujours assoiffée de nouveaux espaces comporte aussi sa part de noirceur. C’est l’ombre de la mort qu’il voit peu à peu envahir sa chambre.
Écrit en 2002, Le Tigre bleu de l’Euphrate se déploie en dix parties dans une langue aussi fiévreuse que maîtrisée dans sa précision, dans la force et la beauté de son éloquence et dans l’orchestration fine de ses motifs poétiques. Elle confère une voix singulière, intime et bouleversante à un homme déjà conscient de sa dimension mythique.