JAMES HYNDMAN : L’AUTRE DEVANT SOI

James Hyndman maitrise parfaitement l’art d’extraire l’essence d’un ouvrage. Cette saison-ci, pour une cinquième année, l’envoutant lecteur et son complice Stéphane Lépine tournent leur regard vers l’altérité. À travers quatre textes d’écrivains français contemporains, ils posent la question : que se passe-t-il, que se transmet-il entre l’Autre et moi ? 

Après avoir revisité D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère devant une salle comble cet automne, Hyndman aborde en décembre La Réunification des deux Corées. Derrière ce titre énigmatique se déploie une réflexion sur l’amour aux multiples déclinaisons : maternel, conjugal, passionnel, etc. Cette mosaïque de fragments amoureux est signée par Joël Pommerat, auteur, metteur en scène et fondateur de la Compagnie Louis Brouillard. 

Suivra en février Ce que j’appelle oubli, de Laurent Mauvignier, un auteur au style dense et indomptable ; d’emblée, le lecteur atterrit au milieu d’une unique phrase sans majuscule, qui se poursuivra sur 60 pages. Ici, un triste fait divers en guise de prémisse : un homme est sauvagement attaqué dans un supermarché, pour une simple bière bue sans être payée, métaphore crue d’une société capitaliste impitoyable. 

En mai, La maladie de Sachs de Martin Winckler sera lu deux fois puisqu’en plus du lundi soir, une supplémentaire a été ajoutée le dimanche après-midi. L’auteur est avant tout médecin, de son vrai nom Marc Zaffran. Son œuvre puise abondamment dans sa pratique et décrit avec lucidité la vie quotidienne d’un soignant dont l’existence ne se révèle qu’à travers les malaises, blessures et lubies de ses patients.