Nous, directions d’organisations québécoises des arts de la scène, prenons la parole aujourd’hui pour répondre à l’appel à la mobilisation lancé par nombre de confrères et consœurs d’ici et d’ailleurs, activistes, artistes, spécialistes et organisations, qui unissent leur voix pour dénoncer l’occupation illégale de la Palestine par Israël. Tandis que nous entrerons dans quelques jours dans une troisième année d’un effacement méthodique de la population palestinienne, nous ne pouvons plus douter des intentions génocidaires du gouvernement israélien. Face à ce constat, le silence n’est tout simplement plus une option.
Si les journalistes ne sont pas autorisés en territoire palestinien et que la réalité vécue là-bas nous demeure cruellement cachée, certaines vérités ne peuvent plus être niées. Ainsi, le 22 août dernier, l’état de famine a‑t-il été officiellement déclaré par l’ONU dans la bande de Gaza. Une population entière est forcée de se déplacer vers des camps coupés de toute aide humanitaire et pris comme cibles de bombardements. L’utilisation de la faim comme arme de guerre, la destruction massive des infrastructures civiles, dont les hôpitaux, et les frappes aveugles répétées contre la population confirment que nous sommes face à un génocide. Maintenant que l’ONU le reconnaît officiellement, il est impensable d’attendre les années qu’il faudra à la Cour internationale de justice pour en arriver à la même conclusion avant de choisir de quel côté de l’Histoire nous voulons nous tenir.
Si nous croyons que toute vie a une valeur égale, qu’elle soit canadienne, israélienne, palestinienne ou autre, il faut agir en cohérence contre la destruction programmée d’un peuple. Alignés sur les valeurs d’empathie et d’altérité qui animent nos lieux et nos œuvres, nous plaidons pour l’égalité des droits pour toutes les personnes vivant sur le territoire israélo-palestinien et pour que cesse enfin l’occupation continue de la Palestine par Israël dans le respect du droit international.
Au lendemain de la décision du gouvernement canadien de reconnaître l’État de la Palestine, il est maintenant capital de nous assurer que cette affirmation dépasse la simple portée symbolique et devienne un véritable levier de changement. Tant qu’Israël sera en violation du droit international, nous demandons à Ottawa d’accompagner ses paroles de sanctions concrètes, qu’elles soient diplomatiques ou commerciales, et de mettre fin immédiatement aux ventes directes ou indirectes de matériel militaire à Israël. La solidarité internationale est une obligation morale face aux crimes contre l’humanité. Celle-ci exige de nous le courage de poser des gestes politiques francs et cohérents.
À notre tour, nous appelons chacune et chacun à joindre leur voix au concert de celles qui s’élèvent pour marteler que l’inaction est intenable et réclamer la fin de l’oppression du peuple palestinien.
Signataires